Réglementation RE2020 : quel impact sur vos travaux d’isolation et de chauffage en rénovation ?
Réglementation RE2020 : quel impact sur vos travaux d’isolation et de chauffage en rénovation ?

Comprendre la réglementation RE2020

La réglementation environnementale 2020, plus connue sous l’acronyme RE2020, est une évolution majeure dans le domaine de la construction et de la rénovation énergétique. Elle remplace la RT2012 (Réglementation Thermique 2012) et s’applique à toutes les constructions neuves à partir du 1er janvier 2022. L’un de ses objectifs principaux est de réduire significativement l’impact carbone des bâtiments en favorisant l’efficacité énergétique, l’utilisation des énergies renouvelables, et le confort d’été.

Si la RE2020 concerne initialement le neuf, ses exigences influencent également les pratiques de la rénovation énergétique. Dans un contexte de transition énergétique et face à des objectifs ambitieux fixés par la loi Énergie-Climat (Loi n° 2019-1147 du 8 novembre 2019), elle incite les particuliers, artisans et maîtres d’œuvre à adopter de nouvelles approches en matière d’isolation thermique et de chauffage.

Objectifs principaux de la RE2020

La RE2020 repose sur trois piliers :

  • Amélioration des performances énergétiques du bâti.
  • Réduction de l’empreinte carbone des matériaux et équipements utilisés.
  • Amélioration du confort des occupants, notamment en période estivale.

Elle s’appuie sur des indicateurs clés comme le Bbio (Besoin Bioclimatique), le Cep (Consommation d’énergie primaire), le Cepnr (Consommation d’énergie primaire non renouvelable), ou encore l’indice Ic Énergie et Ic Construction, représentants l’empreinte carbone du bâtiment. Ces indicateurs sont désormais intégrés dans les réflexions dès la phase de conception, mais concernent également les projets de rénovation performante.

Quels impacts sur les travaux d’isolation en rénovation ?

La RE2020 redéfinit les seuils de performance en matière d’isolation thermique. Même si elle ne s’applique pas directement à la rénovation, elle sert de référence technique et oriente les prescriptions de nombreux dispositifs comme MaPrimeRénov’ ou les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE), qui conditionnent l’octroi de subventions à des niveaux de performance élevés.

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Qu’il s’agisse des murs, toitures, planchers bas ou menuiseries, les résistances thermiques (R) exigées sont de plus en plus strictes. Voici quelques exemples de performances à atteindre pour les travaux d’isolation, en conformité avec les règles du Guide technique de l’ADEME et des fiches CEE :

  • Isolation des combles perdus : une résistance thermique minimale de R≥7 m².K/W est requise.
  • Isolation des rampants de toiture/combles aménagés : R≥6 m².K/W.
  • Isolation des murs par l’intérieur : R≥3,7 m².K/W et par l’extérieur R≥3,3 m².K/W.
  • Isolation des planchers bas : R≥3 m².K/W.

Pour respecter ces seuils, les matériaux isolants les plus performants sont aujourd’hui privilégiés : laine de roche, laine de verre haute densité, fibre de bois, polyuréthane, ou encore ouate de cellulose. Il est recommandé de faire appel à un professionnel certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) afin de garantir la qualité des travaux et bénéficier des aides publiques.

Chauffage et RE2020 : vers des systèmes plus sobres et bas carbone

Dans l’esprit de la RE2020, le chauffage doit être à la fois faiblement émetteur de carbone et énergétiquement performant. Cette double exigence influe déjà largement sur les équipements installés lors de rénovations énergétiques.

Les systèmes à énergie fossile comme les chaudières au fioul ou au gaz non performantes sont fortement dévalorisés. En parallèle, les technologies suivantes sont encouragées :

  • Pompes à chaleur air/eau et air/air, très efficaces grâce à leur effet thermodynamique et leur faible impact environnemental.
  • Chaudières biomasse, notamment à granulés (pellets), qui utilisent une énergie renouvelable.
  • Chauffage électrique à haute performance, pour les logements bien isolés — radiateurs à inertie et planchers chauffants basse température.
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À noter que les performances thermiques du bâtiment conditionnent la pertinence de tel ou tel mode de chauffage. Une mauvaise isolation rendra inefficace même le meilleur système. C’est pourquoi les démarches de rénovation globale intégrant isolation + chauffage sont fortement recommandées.

Les exigences en matière de ventilation et de qualité de l’air

Un autre impact majeur de la RE2020, et par extension sur les rénovations, se situe dans la qualité de l’air intérieur et le contrôle de la ventilation. Une bonne isolation peut nuire à la qualité de l’air si elle n’est pas associée à une ventilation maîtrisée.

Les systèmes de VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) sont donc incontournables :

  • VMC simple flux hygroréglable, la plus répandue en rénovation.
  • VMC double flux, plus performante en récupération de chaleur, mais plus complexe à installer.

L’objectif est de garantir un renouvellement d’air suffisant tout en évitant les pertes de chaleur inutiles. Les installations de VMC sont éligibles à certaines aides financières dès lors qu’elles s’intègrent dans un projet de rénovation globale ou de rénovation énergétique performante.

Références réglementaires et aides à la rénovation

Si la RE2020 ne s’applique pas encore formellement à la rénovation, plusieurs textes définissent les exigences minimales à respecter ou les performances attendues :

  • L’arrêté du 3 mai 2007 sur les caractéristiques thermiques des bâtiments existants (modifié en 2017) — texte encadrant les niveaux de performance minimaux en cas de travaux sur des bâtiments existants.
  • Le décret n°2021-1004 du 29 juillet 2021 relatif à la rénovation énergétique globale des bâtiments et au diagnostic de performance énergétique (DPE).
  • Les fiches standardisées des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), régulièrement mises à jour par le Ministère de la Transition écologique.
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Pour inciter les particuliers à rénover efficacement, l’État propose plusieurs dispositifs financiers ajustés sur les objectifs de la RE2020 :

  • MaPrimeRénov’ : ouverte à tous les propriétaires selon leurs revenus, elle finance les travaux d’isolation, de chauffage, de ventilation et les audits énergétiques.
  • Éco-Prêt à Taux Zéro (éco-PTZ) : jusqu’à 50 000 € de prêt sans intérêt pour des bouquets de travaux ou une rénovation globale.
  • CEE (Certificats d’Économies d’Énergie) : primes versées par les fournisseurs d’énergie ou grandes surfaces pour financer des travaux spécifiques.

Anticiper les évolutions futures du secteur

La RE2020 marque un changement de paradigme dans la manière de penser l’habitat : consommer moins, émettre le moins de carbone possible, et garantir un confort optimal aux occupants. Même si elle n’est pas encore obligatoire en rénovation, elle trace la voie vers de futures obligations plus strictes. En 2050, la Stratégie Nationale Bas-Carbone prévoit que tous les bâtiments soient basse consommation.

Investir aujourd’hui dans une rénovation performante, en lien avec ces objectifs, constitue donc un choix pertinent. Il permet de valoriser son patrimoine, de réduire durablement ses factures d’énergie, tout en anticipant les futures règlementations.

En résumé, la RE2020 n’est pas qu’une réglementation pour les constructions neuves : elle influence d’ores et déjà l’ensemble des pratiques liées à l’isolation, au chauffage et à la rénovation énergétique dans le secteur du bâtiment.

By Tobias